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Pour une DGF équitable

Le principe d’équité est au fondement des modalités de calcul de la DGF des EPLE mais encore faut-il s’entendre sur le sens de cette notion et les modalités pratiques de son application.

Bienvenue 2024 et merci 2023

Bilan des activités de formation de 2023 et perspectives 2024

prochaines formations

La convention bipartite entre la collectivité et l'EPLE à l'heure de la loi 3DS

Témoignage d'un Département, documents de référence issus de différentes collectivités et production de fiches outils en ateliers

16 et 17 mai 2024

Gestion financière du service de restauration et d'hébergement

Méthode complète illustrée par des exemples concrets

23 et 24 mai 2024

Les modalités de calcul du forfait d’externat

Présentation d’une méthode de calcul directement applicable

28 mai 2024

le 07 décembre 2016

L’Ecole en 2016. Et après ? (1/2)

Retour sur la séquence d’ouverture de notre conférence-débat E&T du 29 novembre dernier consacrée à des "Propositions pour l'Ecole" - Episode 1 : le diagnostic.

En ouverture de la journée, un dialogue inter-générationnel entre Bernard Toulemonde et Son Thierry Ly autour de leurs publications respectives : « Éducation nationale : et si on tuait le mammouth ? » à paraître en janvier 2017 aux éditions de l’Aube et « Quelle finalité pour l’École ? », rapport de France Stratégie paru le 22 septembre 2016. 

Pour commencer, nous leur avons demandé de partager leurs principaux éléments de diagnostic sur l’état actuel de l’Ecole.

Un système à bout

Bernard ToulemondeOn ne présente plus Bernard Toulemonde, juriste et expert incontesté du système éducatif français. Pour lui, le système centralisé instauré sous Napoléon ne tient plus. Les injonctions ministérielles se suivent sans trouver écho dans les établissements. La suppression des classes bilangues décidée dans le cadre de la réforme des collèges en est un exemple éclatant : dans toutes les académies, des classes bilangues subsistent et mieux encore, aucune de ces classes n’a été supprimée à Paris.

Par ailleurs, le système ne peut plus se satisfaire d’une gestion des enseignants reposant sur le barème. Il faut tenir compte des spécificités des établissements et donner la possibilité de profiler les postes si on veut répondre aux besoins des élèves. Pour les enseignants du secondaire, les concours devraient être régionaux comme ils le sont actuellement pour les professeurs des écoles.

De manière plus structurelle, Bernard Toulemonde pointe le conflit qui existe entre le temps court des politiques et des médias et le temps long de l’éducation. « Dans le domaine de l’éducation, les réformes ne peuvent être sérieusement évaluées avant plusieurs années ».

Une Ecole aux objectifs multiples et non priorisés

Son Thierry LyPour Son Thierry Ly, jeune chercheur en économie, deux constats principaux :

  • Plus les années passent, plus on empile les objectifs assignés à l’Ecole sans les prioriser et on aboutit à  une série d’injonctions contradictoires qui pèsent lourdement sur les acteurs.
  • Les discussions sur l’Ecole sont engluées dans des micro-débats techniques.

Les acteurs sont attachés à un idéal d’uniformité du système selon lequel chaque élève devrait avoir la même expérience d’apprentissage. Cet idéal explique plusieurs caractéristiques de notre système éducatif : programmes scolaires nationaux, isolement de l’établissement par rapport à son environnement local, etc.  « Cette uniformité est censée servir la neutralité que l’Ecole devrait avoir vis à vis des différents élèves, elle doit permettre d’organiser une compétition scolaire équitable avec l’objectif de garantir une distribution méritocratique des positions sociales ».

Cette finalité légitime, que l’on retrouve d’ailleurs dans tous les systèmes éducatifs, pose problème dans notre système français car elle en est devenue la finalité prioritaire. Erigée en priorité, elle entrave les possibilités de différencier l’expérience d’apprentissage des élèves en fonction de leurs profils. Car pour différencier, il faut disposer d’une autonomie de traitement or aujourd’hui, sur le terrain, les acteurs ne disposent pas de réelles marges de manœuvre. « A partir du moment où on demande à l’Ecole de lutter contre l’inégalité des chances, il devient plus simple de fonctionner mal avec tout le monde que prendre le risque de mal fonctionner avec certains et de bien fonctionner avec d’autres car personne ne veut prendre la responsabilité d’échouer avec certains élèves ».

Au final, il lui apparaît que le système éducatif français est organisé sur le modèle de la compétition sportive : on garantit que les règles sont les mêmes pour tous, que le jeu se déroule partout pareil, etc. « Ce qui compte, c’est que les organisateurs de la compétition ne puissent pas être accusés d’avoir biaisé la compétition » et de conclure « l’objectif de l’égalité des chances nous enferme ».

Le constat est alarmant mais nos intervenants sont heureusement venus avec des propositions pour repenser notre système en crise. Rendez-vous dans quelques jours pour les découvrir !