le 03 novembre 2014
EDITORIAL - Occupons-nous de l’avenir
Le 25 novembre, Education & Territoires organise sa conférence annuelle sur le thème : « Quand les collectivités pensent le futur de l’éducation ».
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En ce même mois, l’Assemblée nationale et le Sénat débattent d’une réforme territoriale dont l’impact sur l’organisation de notre système éducatif, primaire et secondaire, sera très important. Le redécoupage régional, le transfert de la gestion des collèges aux régions et aux métropoles, s’ils sont votés, modifieront profondément le paysage éducatif national. C’est en novembre également que le gouvernement dévoilera son plan « école numérique » qui prévoyait initialement l’équipement des élèves de 5e en tablettes mais, au final, sera sans doute plus composite. Il est vrai que l’intervention de l’Etat sur une compétence confiée aux collectivités il y a 30 ans et qui a été réaffirmée par la loi de refondation de l’école en juillet 2013 aurait semé le trouble à coup sûr… Les 40 propositions contenues dans le rapport « Jules Ferry 3.0 » du Conseil National du Numérique remis à la fin du mois d’octobre au Président de la République et à la ministre de l’Education nationale, pèseront certainement dans la décision finale du gouvernement. Sophie Pène, rapporteure de ce texte, sera présente le 25 novembre, aux côtés de Catherine Becchetti-Bizot, directrice du numérique éducatif au ministère, pour nous en rendre compte.
Le numérique est l’horizon de l’école de demain mais il n’est pas la réponse à tous les défis qui se présentent à elle. Les collectivités territoriales bâtissent, entretiennent, rénovent, restructurent les bâtiments scolaires. Toutes activités par nature tournées vers le long terme et qui exigent certes des savoir-faire techniques et des capacités financières mais aussi une pensée prospective de l’éducation. L’établissement scolaire, tout en restant inscrit dans la localité, devra en effet être réinventé s’il veut devenir le cadre d’une éducation nouvelle, bienveillante et propice à l’innovation pédagogique. Pour ce défi, l’Etat et les collectivités doivent cesser, pour l’un de penser et pour les autres d’agir, séparément. La pensée prospective qui nous fait aujourd’hui défaut passe par l’unification de l’esprit et du corps de notre système national d’éducation.
Deux autres thématiques structureront notre journée. L’une relative à la mixité sociale et scolaire dont on sait à présent qu’elle mine lentement notre école, aveuglée par sa passion pour l’égalité de principe mais devenue petit à petit championne d’Europe des inégalités réelles. Là encore, c’est en coordonnant les centres de décision et en les rapprochant des réalités locales que ce cours néfaste des choses pourra être inversé. Le chemin pour y parvenir passe aussi par l’enseignement professionnel et l’orientation. Les raisons pour redistribuer les rôles dans ces domaines ne manquent pas. Une première étape a été franchie avec la loi sur la formation professionnelle, mais une étape seulement. Beaucoup reste à faire, qu’il s’agisse de valoriser (enfin !) l’enseignement professionnel ou d’articuler la carte des formations et les politiques régionales de développement économique.
Pour mettre en perspective les analyses et les propositions qui émergeront tout au long de cette journée, nous compterons cette année encore sur notre grand témoin, Nicole Belloubet, aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel et qui fût, avant cela, Rectrice et Vice-Présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées, en charge des lycées.
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